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A la première conférence internationale des organisations de jeunesse socialiste, à Stuttgart, 20 août 1907, Liebknecht intervient sur le militarisme et la jeunesse. Le compte-rendu en allemand se trouve avec le lien suivant :

Jugend im Kamf gegen den Imperialismus ; http://ciml.250x.com/sections/german_section/rosa_karl_spartakusbund/liebknecht_1907_26_august_jugendinternationale.pdf Bericht über die erste internationale Konferenz der sozialistischen Jugendorganisationen. Abgehalten zu Stuttgart vom 24. bis 26.August 1907, Stuttgart 1907, S.28-49.

Un extrait se trouve dans l'ouvrage publié chez Maspéro en 1970, l'un des rares qui donne accès en français à des textes de Liebknecht. Traduire ce texte en entier serait des plus utiles.

20.08.1907. Liebknecht à la première conférence internationale des organisations de jeunesse socialiste prend la parole sur la jeunesse et le combat contre le militarisme : "La conscience de classe du prolétariat est un facteur de développement d'une force maximale, et surtout par rapport au militarisme. […]"

La jeunesse contre le militarisme

Extrait du discours prononcé à la première conférence internationale des organisations de jeunesse socialiste, à Stuttgart, 20 août1907

carl liebknecht. militarisme, guerre, révolution. françois maspero.  1970 . BS17. P 96-97

[…] Ainsi nous voyons comment le militarisme doit être miné par sa propre dialectique interne et finalement détruit. Quelles sont les conséquences qui en découlent pour nous ? Devons-nous faire confiance à cette dialectique et rester les mains dans les poches ? Un tel fatalisme serait non seulement la négation de toute lutte politique en général, mais la pire des erreurs, ainsi que l’enseigne la conception matérialiste de l’histoire. Le capitalisme lui aussi meurt de sa propre dialectique, et pourtant il se trouvera à peine un fou pour en conclure que le prolétariat doit désormais rester la bouche ouverte et attendre que les alouettes de l’Etat de l’avenir lui tombent toutes rôties dans la bouche. Non, camarades, nous ne devons jamais oublier que nous faisons partie nous-mêmes partie de cette dialectique, et même largement. La conscience de classe du prolétariat est un facteur de développement d'une force maximale*, et surtout par rapport au militarisme. […]

 

Favoriser le développement de la conscience de classe jusqu’à la solidarité internationale comprise, bref éclairer le prolétariat, cela veut dire avancer la dialectique interne, notamment celle du militarisme. Cette conception n’implique absolument pas qu’on attribue à l’agitation, à la propagande, un rôle consistant à influencer de façon arbitraire, sur la base d’une libre décision individuelle, un facteur de développement, à savoir la conscience de classe du prolétariat. Tout au contraire, les propagandistes de cette conscience de classe prolétarienne sont eux aussi des produits nécessaires du développement économique, de la lutte de classe, et ils constituent avec toute leur activité de propagande des facteurs essentiels de cette dialectique interne. La combativité et l’enthousiasme du prolétariat sont des facteurs de puissance qui pèsent lourd, et par là même des facteurs de cette dialectique interne.

 

Par conséquent, pas de fatalisme, mais un travail d’organisation en vue d’insuffler au prolétariat l’enthousiasme révolutionnaire ! Ce n’est que dans ce sens que nous préconisons en général une lutte antimilitariste particulièrement vigoureuse et organisée tout spécialement. Mais, dans ce sens, nous la considérons comme une nécessité et nous l’exigeons.

* L'expression a été modifiée par mes soins, la traduction était "est un facteur de développement de l'énergie maximale", l'expression en allemand "ein Entwicklungsfaktor von grösster Energie.

Tag(s) : #Militarisme. Rosa Luxemburg, #Karl Liebknecht