https://youtu.be/QGfrOVYEH8I
Rosa Luxemburg a consacré un chapitre de l'Accumulation du Capital à la destruction des économies naturelles en prenant l'exemple de l'Algérie. Cette vidéo expose cette analyse.
La colonisation de l'Algérie a été entamée au nom des intérêts de la nation en 1833. En 1844, la France promulguait une loi foncière instituant la propriété privée et permettant ainsi l'accaparement des terres et des ressources, en le justifiant par la nécessité de valoriser des terres et des ressources gaspillées dans les structures traditionnelles.
Elle transformait aussitôt l'agriculture vivrière en agriculture viticole, le vin étant exportable et donc valorisable. Condamnant les population à la pauvreté et à la famine, qui fit plusieurs centaines de milliers de morts.
Cette exploitation et organisation capitaliste rendait les populations dépendantes des colons et l'économie dépendante des centres, des métropoles.
Au-delà de l'exploitation économique, le capitalisme visait à détruire les règles de vie sociale et culturelle, les règles de vie communautaires et les liens familiaux. Cela se montrant en particulier par l'emprise de la langue.
A la décolonisation, un nouveau stade est apparu avec l'immigration correspondant aux besoins des économies des centres en main d’œuvre bon marché. Les populations se sont tournées vers le travail salarié. Les transferts d'argent vers les familles restées au pays ont favorisé la balance des paiements française et l'économie de toute la Méditerranée. Puis un frein a été imposé à cette immigration par l'instauration de quotas, d'examens médicaux obligatoires et le lien obligatoire entre séjour et emploi. La décolonisation a entraîné un transfert des richesses vers les centres. La dépendance des pays colonisés n'a jamais été aussi grande.
Ce que Rosa Luxemburg avait pressenti : "La colonisation se perpétue".