1914 - Militarisme - Deux procès contre Rosa Luxemburg (1)

Titania, avant Liederhalle à Brockenheim

L'année 1914 se retrouve sous le signe pour Rosa Luxemburg du militarisme. Nous sommes à quelques mois du basculement vers la guerre, et ce sont pas moins de deux procès que va lui intenter le pouvoir. Le premier procès la conduira en prison pour une année, dont elle ne sortira que pour peu de mois, avant d'être incarcérée de nouveau pour une manifestation contre la guerre en mai 1916.

Point des documents disponibles dans les Gesammelte Werke.

Plaque commémorant le discours de Brockenheim

PROCÈS 1

"... ne pas tirer sur ses frères de classe"

Le premier procès, essentiel, le pouvoir l'intente pour appel à désobéir en cas de guerre, précisément "de ne pas tirer sur ses frères de classe". Paroles qu'elle aurait prononcées lors de deux meetings à et près de Francfort.

. De ces déclarations, il nous reste le compte-rendu du meeting de Bockenheim dans le journal "Volksstimme" du 27 septembre.

Gegen Militarismus und Krieg, Referat am 26. September 1913 in der Liederhalle in Bockenheim, Volksstime, 27 septembre 1913, N°227, GW, Tome 7/2, 792 – 793

On peut lire dans la correspondance des indications rapides.

Et bien entendu le discours, emblématique, qu'elle a prononcé le 20 février devant le tribunal de Francfort.

Verteidigungsrede vor der Frankfurter Strafkammer.  20 février 1914. Vorwärts, 22 février 1914, N° 52.GW, Tome 3, 395 – 406. Traduction dans "Rosa Luxemburg, Textes", Édition réalisée par BADIA Gilbert, Éditions Sociales, 1969, pp. 163-176.Sur marxist.org

MEETINGS, du 22 février 1914

Prenez comme moi ce jugement, avec enthousiasme,

comme preuve que cet État est touché mortellement par notre campagne

A la suite de sa condamnation à un an de prison et malgré cette condamnation, elle se lance dans une campagne intense contre le militarisme. Dès le 22 février, trois meetings sont organisés dans la région de Francfort, à Hanau, Bockheim et Bornheim.

Elle envoie un télégramme pour celui d'Hanau :

Empêchée de venir cause meeting ici, envoie aux personnes rassemblées mes salutations. Prenez comme moi ce jugement, avec enthousiasme, comme preuve que cet État est touché mortellement par notre campagne et combattons maintenant, véritablement animés par ces paroles de notre camarade inoubliable Bebel : « Je suis et je resterai jusqu’à mon dernier souffle un ennemi mortel de l’ordre social bourgeois ».

A Bockheim, avec Rosenfeld, il y a 400 personnes, la police interdit à Rosa Luxemburg de prendre la parole ("comme la police venait de lui interdire de prononcer le discours qu’elle avait prévu, elle remerciait les présents et puisqu’elle ne pouvait parler, elle les appelait simplement à l’action." Dans Rosa Luxemburg et le militarisme P 119)

Rede am 22. Februar 1914 in der Protestversammlung gegen die Verurteilung Rosa Luxemburgs in Frankfurt am Main, Die Gleichheit, 24 Jd, 1914, N°12, S. 180, GW, Tome 3, P 407  409

A  Bornheim, 800 hommes et 50 femmes se sont rassemblés d'après la police. Elle parle après Max Quarck qui remplace Paul Levi. On peut lire le compte-rendu dans la Volksstimme

Massenprotest gegen die Veruteilung von Rosa Luxemburg, Rede am 22. Februar 1914 im Bürgersaal von Bornheim,Volksstime, 23 février 1914, N°45, GW, Tome 7/2, P 810 – 815

http://www.linke-liste-freiburg.de/2015/07/veranstaltung-rosa-luxemburg-inm.html

LA CAMPAGNE

Ces trois meetings inaugurent et donnent le ton d'une importante et impressionnante campagne de meetings dans toute l'Allemagne.

27 février à Francfort : Ansprachen am 27. Februar 1914 auf der demonstration der Stuttgarter Arbeiter gegen das Frankfurter Urteil im Zirkusgebäude, Schwäbische tagewacht, 28 février 1914, N°49, GW, Tome 7/2, 817 – 820

Le 1er mars à Steglitz ; Militarismus, Krieg und Arbeiterklasse, Rede am 1. März 1914 in  zwei Versammlungen in Steglitz, Volksstimme, 2 mars 1914, N°51, GW, Tome 7/2, 821 – 823

Le 5 mars à Berlin : Militarismus, Krieg und Arbeiterklasse, Rede am 5. März 1914 in  der protestversammlung im “Deutschen Hof” in Berlin, Vorwärts, 6 mars 1914, N°64, GW, Tome 7/2, 824

Le 7 mars à Fribourg : Diskusionsbeitrag und Schlusswort am 7. März 1914 in der Protestversamlung gegen die Verurteilung Rosa Luxemburgs in Freiburf i.Br. , Volkswacht, 9 mars 1914, N° 57, GW, Tome 3, 414 - 425

Le 7 mars 1914 : Militarismus und Volksfreiheit. In  einer von der Sozialdemokratischen Partei einberufenen Volksversammlung in Freiburg i.Br, Freiburger Zeitungs, 9 mars 1914, N°67, GW, Tome 7/2, 825

Le 8 mars 1914 auf einer Kundgebung. Militarismus und Volksfreiheit. Karlsruhe, Volksfreund, 9 mars 1914, N°57, GW, Tome 7/2, 826 - 830

Le 17 mars 1914 à Neuköln : Gegen die Klassenjustiz. In einer Volksversamlung in Neuköln, Vorwärts, 18 mars 1914, N°76. GW, Tome 7/2, 831 - 833

le 21 mars à Munich: Militarismus und Volksfreiheit. 1914 in einer Volksversamlung in München. Münchner Post, 24 mars 1914, N°69, GW, Tome 7/2, 824 - 838

Le 22 mars à Nuremberg : Militarismus und Volksrechte. Rede am 22. März 1914 in einer Volksversamlung in Nürnberg, Fränkische Tagepost, 23 mars 1914, N°69, GW, Tome 7/2, 839 - 843

Le 6 mai 1914 à Heilbronn : Militarismus und Volksrechte, Rede am 6 mai 1914 in zwei Versammlungen in Heilbronn, Neckar-Zeitung, 7 mai 1914, N°69, GW, Tome 7/2, 844 – 84

Les 7 et 8 mai 1914 à Göppingen et Gmünd : Militarismus und Arbeiterklasse, Rede am 7. und 8. mai 1914 in Arbeiterversammlungen in Göppingen und in Gmünd, Freie Volkszeitung, 9 mai 1914, N°106, GW, Tome 7/2, 845 – 850

Le 12 mai 1914 à Berlin : Uber Militarismus und Arbeiterklasse. Rede am 12. mai 1914 im VI. Berliner , Reichstagswahlkreis, GW, Tome 3, 443 – 445

C'est le meeting du 7 mars à Fribourg qui donne le prétexte au deuxième procès