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 Les socialistes et le modèle de l'Armée nouvelle, Patrice Buffotot, Cahiers Jaurès. En contre-point à Rosa Luxemburg.

Dans Cahiers Jaurès 2013/1-2 (N° 207-208), pages 131 à 145

https://www.cairn.info/revue-cahiers-jaures-2013-1-page-131.htm

Jaurès a élaboré un modèle théorique de défense avec la publication de son ouvrage L’Armée nouvelle qui est devenu la référence obligée pour les socialistes français quand ils traitent des questions militaires. À plusieurs reprises, lorsque le Parti socialiste a déposé des propositions de loi sur les questions militaires, il a fait référence au projet de Jaurès, même s’il s’en éloignait. Il faut préciser que les questions de défense sont à l’origine de débats importants au sein du Parti socialiste et aussi de plusieurs scissions. Nous allons examiner comment le modèle de Jaurès a évolué en un siècle, comment ses successeurs l’ont utilisé, se sont efforcés de l’adapter aux nouvelles situations géopolitiques et quelles leçons il est possible d’en tirer.

La création d’un modèle théorique par Jaurès (1904-1911)

2Nous nous trouvons face à un cas exceptionnel : un responsable politique socialiste, Jean Jaurès, s’intéresse aux questions militaires et se lance dans une étude théorique importante sur le système militaire français. Cette recherche débute à l’issue du congrès de la IIe Internationale en août 1904 à Amsterdam et dure six ans. Les conclusions lui servent à présenter au nom du Parti socialiste SFIO une « proposition de loi sur l’organisation de l’armée [1][1]Assemblée nationale, « Proposition de loi sur l’organisation de… » le 14 novembre 1910, proposition qui n’est même pas discutée. Il publie alors son étude, qui en constituait l’exposé des motifs, avec en annexe sa proposition de loi, sous le titre L’Armée nouvelle aux éditions Rouff [2][2]Jean Jaurès, L’Armée nouvelle, Paris, éd. Rouff, 1911. Le…. Il mène une véritable étude en analysant la littérature militaire de son époque, en allant enquêter en Suisse sur le fonctionnement des milices et aussi en discutant avec des militaires [3][3]Voir à ce sujet l’excellente présentation de Madeleine…. Son travail reste une étude théorique qui n’a connu aucune application pratique ; il est donc difficile d’évaluer son efficacité. Le modèle le plus approchant est celui des milices suisses qui fonctionnent mais n’ont pas été confrontées à une guerre.

3Le modèle de Jaurès s’inscrit dans un contexte historique précis. C’est l’existence d’une menace allemande qui date de la guerre de 1870 avec la perte de l’Alsace et de la Lorraine. Les leçons de la guerre de 1870 servent de base aux réflexions militaires. Enfin la France n’est pas seule face aux Allemands puisqu’elle se trouve dans une coalition avec les Britanniques et les Russes. Avant de débuter toute réflexion sur le modèle militaire, Jaurès doit résoudre la question préalable du patriotisme, en débat chez les socialistes. Pour lui, le prolétariat ne doit pas briser sa patrie mais la « socialiser ». Si le prolétariat ne défend pas sa patrie, il ajoutera le poids de la tyrannie étrangère (allemande en l’occurrence) à la tyrannie capitaliste [4][4]Congrès de Nancy du 11 au 16 août 1907 dont le thème est « la…. Le refus de la patrie étant écarté, donc le principe de la participation à la défense nationale étant admis, Jaurès peut proposer son modèle socialiste de défense.

4Il n’est pas question ici de présenter dans le détail le modèle de l’armée nouvelle mais de discuter les points les plus importants. Jaurès met le doigt sur une donnée qui pèse à l’époque sur toute réflexion relative à la défense, à savoir le différentiel démographique entre la France et l’Allemagne. Il estime que le modèle républicain adopté avec la loi de 1905 n’apporte pas une bonne réponse à cette question primordiale : comment s’opposer efficacement à une attaque surprise de l’Allemagne ? L’état-major pense la résoudre en mobilisant des effectifs importants dès le temps de paix. La durée du service militaire sert de variable d’ajustement en fonction de la menace. Si cette dernière est jugée préoccupante, on augmente la durée du service qui permet de renforcer les effectifs aux frontières. Jaurès refuse le modèle qu’il qualifie de « militarisme allemand » et dénonce le mimétisme de l’état-major français qui se contente de le copier. Pour lui, il faut briser cette surenchère militariste entre les deux pays. Ce phénomène de mimétisme entre l’Allemagne et la France a été récemment étudié par le philosophe René Girard dans son ouvrage Achever Clausewitz[5][5]René Girard, Achever Clausewitz, entretiens avec Benoît….

5La solution que propose Jaurès est un système de défense fondé sur les milices. Celui-ci permet à la fois d’éviter un service militaire long et de mobiliser rapidement des effectifs importants pour faire face à une attaque allemande. Si Jaurès arrive à sortir du mimétisme militariste franco-allemand, il ne peut en revanche résoudre la question du déséquilibre démographique entre la France et l’Allemagne. La France ayant une population moins nombreuse que l’Allemagne, elle part dans tous les cas de figure avec un handicap dans la course aux effectifs. Ce problème est resté posé jusqu’en 1940. La seule solution aurait été de compenser l’infériorité numérique des effectifs par un renforcement important des armements, ce qui n’a pas été le cas.

L’adaptation du modèle jaurésien dans l’entre-deux-guerres

6Pendant la période de l’entre-deux-guerres, les socialistes, confrontés à la menace d’une nouvelle guerre, proposent un modèle de défense qui se réfère à celui de Jaurès mais les débats prennent un tour idéologique et débouchent sur plusieurs scissions.

Le socialisme de défense nationale (1921-1931)

7Les questions de défense ont joué un rôle important dans la scission du congrès de Tours du 25 au 29 décembre 1920. Les partisans du devoir de défense nationale en régime capitaliste, autour de Léon Blum, ont été mis en minorité par ceux de la nouvelle internationale communiste. Ces derniers ont quitté le parti socialiste pour créer le parti communiste français. De ce fait, les partisans de la défense nationale sont devenus majoritaires au sein de la SFIO pour une dizaine d’années. Deux hommes jouent alors un rôle important dans le domaine de la politique de défense, Joseph Paul-Boncour et Pierre Renaudel. Ils déposent toute une série de propositions de loi à partir de la discussion de la loi sur le recrutement de l’armée de 1921. L’activité du groupe parlementaire socialiste est surtout intense au cours des années 1925 et 1926. Rappelons que les grandes lois qui doivent organiser les armées françaises sont discutées et votées en 1927 et 1928. Paul-Boncour participe à l’élaboration du projet de loi sur « l’organisation générale de la nation pour le temps de guerre » dont il est le rapporteur et Renaudel dépose, de son côté, un contre-projet sur « la réorganisation des forces défensives de la nation » à l’occasion des deux projets de lois sur « l’organisation générale de l’armée » et « le recrutement de l’armée » [6][6]Voir de Patrice Buffotot, Le socialisme français et la guerre.….

8On retrouve les conceptions de Jaurès dans l’organisation politique, économique et militaire de la défense. La direction de la défense relève du politique et le haut commandement ne doit pas imposer sa vision stratégique. Le rôle du Parlement est de contrôler l’action du gouvernement et de l’organisation militaire. Dans le domaine économique, les socialistes ne veulent plus revoir l’improvisation de la mobilisation de 1914. Comme il existe des plans de mobilisation militaire, il faut aussi prévoir des plans de mobilisation des ressources énergétiques, minières, industrielles, scientifiques et intellectuelles. Le projet de loi élaboré par les socialistes prévoit l’intervention de l’État dans la préparation de l’économie et de la société à l’effort de guerre. Il se heurte à l’opposition des partis de droite, qui refusent la « soviétisation » de l’économie et l’ingérence de l’État dans la propriété privée, mais aussi à celle du parti communiste, qui dénonce la « militarisation » des travailleurs et des intellectuels. Le projet est rejeté et il faut attendre 1939 pour voir discuter et adopter par le Parlement un nouveau projet de loi, édulcoré et qui arrive bien tard.

9Si les socialistes ont abandonné le système des milices, ils insistent sur l’importance des réserves qui ont fait leur preuve pendant la Grande Guerre. Ils militent pour un service militaire court qu’il est possible de mettre en place si l’on réduit la formation initiale du soldat en utilisant des méthodes modernes d’instruction (deux mois en 1921 pour Paul-Boncour, trois mois pour Renaudel en 1927). Ils proposent aussi la préparation militaire qui permet de commencer la formation du futur conscrit. S’ils réduisent la durée du service actif, ils augmentent la durée des périodes de réserve : 63 jours dans la proposition de loi de 1921, 66 jours dans celle de 1927. Ce sont les socialistes qui inventent les centres mobilisateurs (proposition de 1921) ainsi que les centres d’instruction chargés d’instruire les citoyens lors des trois phases : préparation militaire, formation initiale du soldat et périodes de réserve.

10Les spécialistes socialistes se trouvent confrontés au même problème que Jaurès, celui que pose la protection des frontières contre une attaque surprise. Cette fois, ils acceptent la constitution d’une force permanente servant de couverture aux frontières qui nécessite 350 000 hommes sur une longueur de 500 kilomètres. S’ils se battent pour réduire la durée du service actif, ils doivent accepter les militaires de carrière mais aussi un volume d’engagés pour atteindre les effectifs nécessaires à cette couverture. En revanche, ils refusent la construction d’une ligne de fortifications aux frontières. Ils votent contre le principe de la ligne Maginot le 28 décembre 1929 pour des raisons idéologiques : pour eux, la mise en place d’une ligne fortifiée comprend une dimension offensive car elle peut servir de point d’appui à des attaques. Elle est en outre un gouffre financier pour une efficacité douteuse. Ils lui préfèrent une ligne de mitrailleuses le long de la frontière.

Le retour au pacifisme (mai 1931-juin 1936)

11Les projets présentés et défendus par le groupe parlementaire ne sont pas discutés lors des congrès et deviennent de plus en plus impopulaires au sein du parti socialiste. Un courant pacifiste se reconstitue. Lors du 28e congrès, du 24 au 27 mai 1931 à Tours, « la défense nationale, le désarmement et la paix » sont à l’ordre du jour. Sur les quatre motions en présence, trois sont hostiles à la politique de défense nationale. Ce sont celles de Pivert-Zyromski, André Philip et Lagorgette. Leur slogan, inspiré de Bebel au temps de la guerre de 1870, est : « Pas un sou, pas un homme, pour l’appareil militaire de la bourgeoisie ! ». Seule la motion de Renaudel propose une organisation socialiste de la défense. Paul Faure élabore une motion de synthèse qui obtient 2 443 mandats contre 824 à celle de Renaudel, auxquels s’ajoutent les 471 mandats qui se sont portés sur celle de Lagorgette hostile elle aussi à la défense. Derrière ce résultat, il apparaît que les partisans de la défense nationale sont devenus minoritaires. Désormais le parti socialiste doit mener « une lutte constante et opiniâtre pour l’abolition de l’appareil militaire de la bourgeoisie ». Les députés socialistes ne peuvent plus voter les budgets militaires ou rapporter des projets de loi ni même participer aux travaux de la commission des armées.

12Dans ce contexte, Renaudel publie en juin 1931 un appel de vingt-cinq députés socialistes qui proclament leur attachement à la politique socialiste de défense nationale de Jaurès, Guesde et Vaillant. Paul-Boncour démissionne en novembre 1931 et les membres du courant de la Vie socialiste, autour de Renaudel, mis en minorité lors des congrès de 1931 à 1933, quittent à leur tour le parti pour fonder le Parti socialiste français le 5 novembre 1933. Les questions de défense ont été la cause d’une nouvelle scission.

13Le parti socialiste est donc revenu à une approche idéologique des problèmes de défense, dominée par le vieux débat sur la question de savoir s’il faut ou non défendre la patrie. Les socialistes affichent une défiance persistante à l’égard de l’état-major qui ne pense, selon eux, qu’à préparer un coup d’État, alors que l’armée française est devenue républicaine dans sa grande majorité. En 1934, Léon Blum s’oppose au projet du colonel de Gaulle, dont le titre, Vers l’armée de métier, est malheureusement ambigu. Il y voit un projet dangereux pour la démocratie et la paix et soupçonne un complot de l’état-major. Cette incompréhension entre de Gaulle et Léon Blum n’est pas sans conséquences sur les décisions prises par la suite lors du Front populaire. Les socialistes votent contre le retour de la durée du service militaire à deux ans pour faire face à la menace allemande le 15 mars 1935. À cela s’ajoute le développement d’une propagande antimilitariste, concurrencée par celle du Parti communiste, que ce dernier interrompt brusquement lors de son revirement provoqué par la signature du pacte franco-soviétique, le 2 mai 1935, et le discours de Joseph Staline, le 15 mai, dans lequel celui-ci soutient la politique de défense de la France. Les socialistes sont alors en plein désarroi.

Le Front populaire et la préparation à la guerre (1936-1938)

14Le programme du Front populaire donne la priorité aux questions économiques et reste muet sur les questions militaires. Or, par un paradoxe bien connu, le gouvernement Blum qui s’installe le 4 juin 1936 sacrifie ses projets sur l’autel de la défense. Il fait plus pour la défense que pour les dépenses sociales et lance le réarmement de la France.

15Les conditions sont à peu près identiques à celles de 1914. La menace militaire est la même mais le système d’alliance de revers est plus faible qu’en 1914. L’alliance avec l’Union soviétique échoue, malgré une reprise des négociations dans le domaine militaire, et la Petite Entente constituée à l’Est est trop faible pour peser sur l’Allemagne. Enfin, les conditions démographiques sont toujours défavorables à la France. Une étude de l’état-major montre que, peuplée de 40 millions d’habitants, celle-ci ne peut concurrencer l’Allemagne, forte de 67 millions d’habitants. Ainsi en 1936 une classe mobilisable représente 105 000 hommes en France contre 281 000 en Allemagne ; l’écart va d’ailleurs en se creusant : en 1940, les chiffres sont respectivement de 253 000 pour la France et 482 000 pour l’Allemagne [7][7]« Le problème militaire français », 1er juin 1936, archives du…. Sur le strict plan des effectifs, la guerre est perdue d’avance.

16Le gouvernement de Front populaire décide donc de réaliser un effort important dans le domaine du réarmement. Il lance un programme quadriennal de réarmement d’un montant de neuf milliards qui est porté à quatorze milliards le 7 septembre 1936. L’objectif est de motoriser et mécaniser l’armée de terre. L’état-major est surpris par l’ampleur de l’effort financier et se trouve dans l’incapacité de formuler des demandes audacieuses. Le plan de rénovation de l’aviation, d’un montant initial de cinq milliards, est porté à sept en 1937 et celui de la marine de huit milliards à 12,4 en 1937. Les armées se trouvent brusquement face à des sommes importantes qu’elles ne sauront utiliser en totalité [8][8]Robert Frank, Le prix du réarmement français (1935-1939),…. Un effort est fait aussi pour développer l’industrie d’armement. Les nationalisations des industries d’armement sont effectuées. Pierre Cot invente une solution particulière pour l’aviation : il conçoit des sociétés mixtes où l’État est majoritaire, ce qui permet de réaliser le regroupement de sociétés, d’organiser la décentralisation des entreprises pour les mettre à l’abri des bombardements allemands. L’industrie aéronautique passe du stade semi-artisanal dans lequel elle se trouvait à la grande entreprise. Cela lui permet d’augmenter la production des avions et de fabriquer de grandes séries [9][9]Sur la question de l’industrie aéronautique, voir Emmanuel…. Les socialistes ne peuvent imposer la création d’un ministère du Réarmement et de la mobilisation industrielle face au refus de Daladier, membre de la coalition du Front populaire.

17Une des erreurs que l’on pourrait reprocher à Léon Blum est d’avoir estimé sa tâche terminée une fois les crédits attribués au réarmement. Il n’a pas contrôlé ni donné de directives fermes à l’État-major. Il est vrai que celui-ci est organisé d’une telle façon qu’il constitue des « fiefs inexpugnables » empêchant tout contrôle du politique [10][10]Maurice Vaïsse et Jean Doise, Diplomatie et outil militaire…. Les exemples montrant son indépendance sont nombreux, que ce soient les négociations militaires qu’il mène avec l’Italie ou son refus d’une alliance militaire avec l’Union soviétique [11][11]Voir P. Buffotot, « The French High Command and the…. Pensons aussi à l’incapacité de fournir une aide en armement au gouvernement espagnol. Les socialistes s’aperçoivent de l’absence de réflexion stratégique de l’État-major. C’est en partie pour cette raison que le gouvernement Blum crée le 14 août 1936 le Collège des hautes études de défense nationale et nomme à sa tête l’amiral Castex.

18Porté au pouvoir pour réaliser des réformes sociales, le Front populaire a finalement accordé la priorité au réarmement face à la menace allemande et, ce faisant, il s’est coupé de sa base sociale. Il n’en demeure pas moins qu’il a fait preuve d’innovation dans le domaine du réarmement ; mais, faute d’une culture adéquate, ses élites n’ont pas réussi à avoir une vision stratégique. Le résultat est connu : c’est l’État-major qui a mené sa propre politique.

Nouveau retour au pacifisme (1938-1940)

19Les socialistes quittent le pouvoir à un moment où les tensions internationales s’aggravent. Or c’est le moment où le Parti socialiste relance comme il sait le faire le débat idéologique sur la nécessité du devoir de défense nationale, question qui pouvait pourtant sembler tranchée depuis longtemps. Au congrès de Royan, en juin 1938, Léon Blum défend la conception de la sécurité collective, mais il doit faire face au renouveau d’un mouvement pacifiste qui se constitue autour de Paul Faure, secrétaire général du parti. Une commission est mise en place pour définir une politique de paix. Lors du congrès extraordinaire de décembre 1938, Léon Blum rompt avec les pacifistes, ce qui entraîne une guérilla permanente entre les deux tendances au sein du parti et donne lieu à un débat d’autant plus inquiétant que la guerre menace. Cette attitude explique pourquoi, sur les 90 élus socialistes qui ont voté les pleins pouvoirs à Pétain, 64 (soit 62 %) appartenaient à la tendance Paul Faure et pourquoi certains, parmi eux, ont soutenu le régime de Vichy.

La période de la guerre froide
Espérance de la paix et désarmement (1945-1948)

20À la fin de la guerre, en mai 1945, les Français pensent entrer dans une ère de paix. Aussi la priorité est-elle donnée à la reconstruction de l’économie détruite par cinq ans de guerre. Il ne semble plus nécessaire de conserver une armée importante. Le 7 novembre 1945, les socialistes signent un accord avec les radicaux et les communistes pour réduire les crédits militaires de 20 %. C’est, on le sait, le compromis trouvé sur une réduction de 5 % qui provoque la démission du général de Gaulle, le 20 janvier 1946. En réalité, la baisse fut plus faible mais elle a entraîné une réduction des effectifs et du format des armées. Les socialistes demandent un débat et le vote d’une loi sur l’organisation de la défense, loi qui ne fut jamais présentée au Parlement. En somme, la politique de défense de la IVe République se décide chaque année lors du vote du budget. Le groupe parlementaire socialiste, sous la direction de Pierre Métayer, se met au travail et dépose quatre propositions de loi au cours de l’année 1948. Le gouvernement se garde bien d’ouvrir les débats sur la politique de défense en mettant à l’ordre du jour ces propositions [12][12]Assemblée nationale, « Proposition de loi sur l’organisation…. Elles permettent néanmoins de mieux comprendre le modèle socialiste de défense.

21Pierre Métayer conserve le modèle républicain, c’est-à-dire une armée de conscription avec des réserves, et abandonne le système de milice prôné par Jaurès. L’idée d’un service court est en revanche conservée. Il propose un service de 12 mois avec des périodes de réserve de 90 jours. La mission des armées est la défense des institutions républicaines. Pierre Métayer élabore le concept de « défense nationale intégrale » qui englobe le militaire mais aussi l’économique, le secteur civil et, sur le plan géographique, réunit la métropole et l’Union française. Non seulement l’institution militaire n’échappe pas à l’obligation générale de faire des économies et d’être mieux gérée, mais « une armée nationale doit être avant tout rentable » [13][13]Document n° 4130, exposé des motifs, p. 2.. Pour cela il convient d’appliquer les méthodes de gestion appliquées dans l’industrie. Cet état d’esprit correspond à une logique industrielle probablement inspirée des États-Unis. La question est de savoir si une armée peut fonctionner comme une entreprise industrielle. Enfin, le groupe socialiste entend créer une force d’action rapide qui présenterait l’avantage de pouvoir intervenir à la fois dans les opérations dirigées par l’ONU et aussi dans des opérations de maintien de l’ordre au sein de l’Union française.

L’atlantisme pendant la guerre froide (1949-1969)

22Les espoirs de paix s’effilochent avec la montée d’une nouvelle menace militaire contre l’Europe de l’Ouest, celle que représente désormais l’Union soviétique de Staline. Les Européens se regroupent avec les États-Unis en signant le 4 avril 1949 un pacte défensif qui met en place l’Alliance atlantique. Ce pacte défensif s’inscrit dans le cadre de l’ONU, donc de la sécurité collective. Il correspond aux principes jaurésiens. Une organisation militaire (OTAN) de l’Alliance est mise en place en 1951. Les socialistes expliquent que la défense n’est plus possible dans un cadre uniquement national et qu’il est nécessaire de s’inscrire dans une alliance. C’est la naissance de ce que l’on appelle « le socialisme atlantique ».

23Mais, face à la menace soviétique, les Américains vont jusqu’à proposer de réarmer l’Allemagne de l’Ouest afin de renforcer les capacités militaires de l’OTAN. Comme une grande partie de la classe politique française, les socialistes ont peur du réarmement allemand. Pour l’éviter, ils proposent de le « contrôler » en le réalisant au sein d’une « défense européenne ». C’est la fameuse affaire de la Communauté européenne de défense (CED) dont la France prend l’initiative. Le parti socialiste, pro-européen, défend en principe cette solution ; mais la moitié du groupe parlementaire se rallie en fait à la position de Jules Moch, hostile au projet. Pour lui, en effet, ce projet fait perdre à la France la souveraineté sur son armée sans pour autant empêcher le réarmement allemand. Le ralliement de la moitié du groupe socialiste aux opposants au projet de traité, le 28 août 1954, fait échouer sa ratification. Le parti socialiste est une nouvelle fois au bord de la scission, mais les députés exclus sont finalement réintégrés. Les accords de Londres (28 septembre-3 octobre 1954) et de Paris (20-23 octobre), ratifiés de justesse, substituent à la CED l’Union de l’Europe occidentale (UEO) et permettent le réarmement allemand. On le sait, ce psychodrame de la CED a donné lieu dans le pays à un débat idéologique intense, donc aussi dans les rangs du parti socialiste.

24Un autre débat le secoue peu après, c’est celui que suscite l’arme atomique. Le parti socialiste se déclare le 12 mars 1955 favorable à une utilisation pacifique de l’énergie nucléaire. Après avoir soutenu le projet de Jean Monnet de créer un organisme européen (Euratom) chargé de contrôler les matières fissiles, Guy Mollet change d’avis et entend que la France conserve sa liberté sur le nucléaire militaire. Il prend en novembre 1956 des décisions tenues secrètes concernant un plan quinquennal sur le nucléaire militaire pour les années 1957-1961. Ce plan prévoit la préparation d’expérimentations nucléaires. Par décret secret du 5 décembre 1956, il met en place un comité des applications militaire de l’énergie atomique au sein du CEA sous la direction du général Ely. On peut dire que le gouvernement Mollet a continué à mettre en place les moyens pour constituer l’arme nucléaire.

25Au cours des années 1959-1960, un débat est ouvert au sein du parti et quelques socialistes, parmi lesquels Émile Muller, André Chandernagor ou Arthur Conte, se déclarent favorables à une force nucléaire, plus européenne que française d’ailleurs. Mais le 52e congrès de juillet 1960 met un terme au débat. En effet, l’utilisation diplomatique de l’arme nucléaire par le général de Gaulle suscite l’opposition des socialistes à la mise en place d’une force nucléaire française. Les socialistes prennent la tête de l’opposition et mènent la lutte contre la force nucléaire française de 1960 jusqu’au départ du général de Gaulle en 1969. Jules Moch joue un rôle important dans cette opposition : non seulement il contribue à l’argumentation contre cette force, mais il crée le Mouvement contre l’armement atomique (MCAA) qui organise de nombreuses réunions publiques et des manifestations au cours de l’année 1963. Les socialistes sont hostiles car ils estiment que la force nucléaire conçue par le général de Gaulle met en danger la solidarité atlantique. Les arguments sont connus : l’arme française risque d’affaiblir l’alliance atlantique et de provoquer des divisions ; la sécurité de l’Europe est assurée par l’Alliance atlantique et non par la « bombinette » française, comme la désigne Jules Moch ; enfin, la France donne un mauvais exemple et favorise la prolifération nucléaire. En outre, les socialistes ne pensent pas que la France possède les capacités scientifiques, techniques et financières suffisantes pour mener à bien cette entreprise. Enfin, au cours de l’année 1964, le parti socialiste entame un débat sur les conséquences de la création de la force de frappe. Le gouvernement doit faire, pour des raisons économiques, l’impasse sur les forces conventionnelles, ce qui va l’inciter à passer à l’armée de métier, vieux projet que de Gaulle n’avait pas réussi à faire adopter avant la guerre. Pour les socialistes, il n’y a plus de doute à avoir : « La force de frappe conduit le pouvoir à créer une armée de métier à des fins politiques », déclare le conseil national des 28-29 novembre 1964. C’est la peur irraisonnée d’un retour à l’armée de métier, menace contre la République.

26Le parti socialiste SFIO, durablement installé dans l’opposition, en profite pour ouvrir une période de réflexion qui s’étend de 1961 à 1969. Sous la direction de Jules Moch, un groupe d’études doctrinales est mis en place, véritable bureau d’études du parti. Un groupe sur la défense constitué d’une dizaine de personnes (dont Garnier-Thenon, Pierre Métayer et Daniel Mitrani) travaille à partir de 1961. Les références au projet de Jaurès sont nombreuses. Ils proposent un service militaire court, de douze mois dans un premier temps, qui passerait ensuite à six mois grâce à des méthodes d’instruction plus modernes. Ils demandent une modernisation du règlement de discipline générale ainsi qu’un meilleur recrutement et une formation renouvelée des cadres. Il faut noter que ce groupe d’études ne traite pas des questions nucléaires.

Le nouveau Parti socialiste et l’exercice du pouvoir

27La SFIO disparaît au profit du nouveau Parti socialiste, produit d’une fusion de plusieurs formations politiques (SFIO, les Clubs de gauche, les Conventionnels et les chrétiens de gauche). Cette reconstruction dure de 1969 à 1971. François Mitterrand, en s’imposant comme candidat aux futures élections présidentielles, présidentialise le Parti socialiste et sa priorité est d’élaborer un programme lui permettant de rassembler le plus grand nombre d’électeurs autour de sa candidature.

Le ralliement à la dissuasion (1972-1978)

28François Mitterrand doit désormais incarner la « fonction patriotique » pour rallier au second tour des électeurs de droite. Il est par conséquent préalablement nécessaire de rallier le Parti socialiste à la dissuasion nucléaire. C’est le rôle confié à Charles Hernu, qui dirige la commission de la défense. Les travaux de cette commission commencent en 1973 et vont déboucher lors de la convention sur la défense des 7-8 janvier 1978 [14][14]Sur cette période, voir Jean Klein, « La gauche française et…. Une motion de synthèse est proposée afin de réunir les atlantistes et une partie des pacifistes. Cependant des antinucléaires la jugent ambiguë et proposent un amendement. Pour eux, l’arme nucléaire est en contradiction totale avec le projet socialiste de société autogérée. Ils sont favorables à l’abandon des composantes nucléaires aérienne et terrestre (missiles du plateau d’Albion) et au gel de la force nucléaire océanographique. Le CERES dépose une contribution dans laquelle il « développe sa conception de la dissuasion populaire, volet complémentaire de la dissuasion nucléaire [15][15]Hugues Portelli et David Hanley (dir.), Social-démocratie et… ». L’amendement déposé par les antinucléaires recueille un tiers des mandats, ce qui surprend le bureau du Parti socialiste. Patrick Viveret, au nom des antinucléaires, refuse la synthèse et maintient l’amendement qui obtient 25,9 % des mandats. Le CERES, qui a décidé de déposer un amendement, est le grand perdant car il ne recueille que 17,5 % des mandats. Le débat et le vote ont porté sur l’interprétation d’une formule ambiguë : dans la motion majoritaire de Mitterrand, le « maintien en état » signifie la modernisation de la force nucléaire tandis que pour les antinucléaires, c’est bien du gel de la force nucléaire qu’il s’agit. On comprend que certains délégués n’aient pas compris la subtilité grammaticale de la motion Mitterrand. L’important, c’est que le Parti socialiste se soit rallié à la dissuasion nucléaire. Toutes les études de la commission de défense dirigée par Charles Hernu sur l’organisation militaire ou les concepts de défense populaire sont dès lors abandonnées.

L’exercice du pouvoir (1981-2002)

29Élu président de la République le 10 mai 1981, François Mitterrand incarne désormais la dissuasion et donne les moyens nécessaires à sa mise en œuvre et à sa modernisation en faisant procédant à de nombreux essais nucléaires. Dans le domaine conventionnel, la création de la Force d’action rapide (FAR) est décidée : elle a vocation à intervenir hors de France et aussi – ce qui est nouveau – sur le théâtre européen, en soutien aux alliés de la France. La promesse électorale de François Mitterrand d’un service national d’une durée de six mois (proposition 105) était impossible à mettre en œuvre sauf à désorganiser les armes françaises. En juillet 1983, une loi instaure les Volontaires pour un service long (VSL) de 24 mois, ce qui permet de préparer des interventions extérieures. Ils sont près de 11 000 à choisir le VSL. Il faut attendre la loi Joxe adoptée le 4 janvier 1992 pour voir la durée du service national réduite à dix mois, ce qui oblige à mettre certaines unités en sommeil pendant deux mois.

30Mais on peut affirmer que l’on s’est engagé à cette date vers l’armée professionnelle. La grande révolution est la « suspension » du service national par Jacques Chirac, qui l’annonce le 22 février 1996. Le Parti socialiste accepte cette décision ; il rejette seulement le projet de « rendez-vous citoyen » de cinq jours destiné à remplacer le service national. De retour au pouvoir, les socialistes le remplacent en septembre 1997 par un « appel de préparation à la défense » (APD) réduit à une seule journée. L’abandon du service militaire par les socialistes marque une rupture par rapport au projet de Jaurès. La conscription est-elle pour autant devenue une « relique barbare », comme François Cailleteau en fait l’hypothèse [16][16]François Cailleteau, « La conscription, relique barbare ? », in… ? Cette rupture doctrinale signifie en tout cas la fin de la peur de l’armée de métier assimilée à l’armée de coup d’État. À partir de 1996, il n’existe plus qu’un seul modèle de défense en France. La spécificité du modèle socialiste de défense a disparu et désormais rien ne distingue fondamentalement la politique de défense du Parti socialiste de celle des autres formations politiques.

31La question de la spécificité d’un modèle socialiste de défense par rapport au système existant depuis les débuts de la Troisième République mérite bien d’être posée. L’exemple de celui qu’a voulu mettre en place la Commune de Paris en 1871 a montré son inefficacité face à l’armée de Versailles. L’autre modèle alternatif est celui de Jean Jaurès et il n’a connu aucune concrétisation. Il reste un modèle théorique, inscrit dans un contexte historique précis et dominé par l’hypothèse d’une confrontation avant tout terrestre avec l’Allemagne. Depuis, on assiste à une dégradation ininterrompue du modèle. L’événement le plus important est la « suspension » du service militaire en 1996, véritable rupture pour les Français assujettis à la conscription depuis 130 ans. Le modèle de Jaurès est resté avant tout une référence idéologique obligée pour les socialistes, même s’ils s’en sont éloignés puisqu’ils se sont ralliés au modèle républicain dominant.

32Les Français aiment les querelles idéologiques stériles qui donnent lieu à des psychodrames. Un certain nombre de ces querelles ont lourdement pesé sur les débats du parti socialiste, indépendamment de la gravité de la situation internationale. Ces querelles sont aussi un moyen de se cacher la réalité. C’est le cas du débat sur le patriotisme avant 1914 : on pensait la question tranchée par Jaurès dans L’Armée nouvelle ; or les socialistes l’ont remise à l’ordre du jour de 1931 à 1940. Le pacifisme de l’entre-deux-guerres, que l’on croyait disparu depuis 1940, réapparaît après 1958 sous la forme d’un mouvement antinucléaire. De même, la peur du militarisme de l’État-major, d’une armée de coup d’État, qui avait cours avant la guerre de 1914, puis dans l’entre-deux-guerres lorsque le colonel de Gaulle proposait la création d’un corps blindé professionnel, est de nouveau réactivée dans les années soixante. Ces exemples illustrent les dangers d’une approche idéologique des questions militaires et de défense.

33La dernière question touche à la capacité d’innovation et d’adaptation d’un modèle théorique. Les successeurs de Jaurès ont su faire preuve d’innovation à plusieurs reprises, mais ils se sont progressivement éloignés du modèle élaboré par Jaurès pour finalement accepter le modèle dominant. Le ralliement à la professionnalisation des armées marque la rupture avec le modèle de L’Armée nouvelle de Jaurès. La leçon à retenir de Jaurès reste cependant dans son effort de réflexion. Par là, il a montré l’importance qu’il y a pour un homme politique responsable à se doter d’une culture militaire afin d’élaborer un projet stratégique pour le pays.

Notes
  • [1]
    Assemblée nationale, « Proposition de loi sur l’organisation de l’armée », le 14 novembre 1910.
  • [2]
    Jean Jaurès, L’Armée nouvelle, Paris, éd. Rouff, 1911. Le contrat d’édition a été signé le 25 novembre 1907 puis complété par un autre, le 4 novembre 1910. Une seconde édition a été publiée aux éditions de L’Humanité en 1915.
  • [3]
    Voir à ce sujet l’excellente présentation de Madeleine Rebérioux à la réédition de L’Armée nouvelle, Paris UGE, 1969, pp. 11-45, et celle de Jean-Noël Jeanneney à la réédition dans la collection « Acteurs de l’Histoire », Paris, Imprimerie nationale, 1992. Disponible sur le site www.jaures.info.
  • [4]
    Congrès de Nancy du 11 au 16 août 1907 dont le thème est « la lutte conte la guerre et le militarisme ». Jaurès doit faire face aux pacifistes et aux antimilitaristes qui se regroupent. Ce sont les « allemanistes » et la tendance de Gustave Hervé qui prônent l’insurrection en cas de guerre. Hervé abandonne en 1912 son antimilitarisme pour un patriotisme exacerbé.
  • [5]
    René Girard, Achever Clausewitz, entretiens avec Benoît Chantre, Paris, Carnets Nord, 2007, notamment chapitre VII, « La France et l’Allemagne », pp. 269-327.
  • [6]
    Voir de Patrice Buffotot, Le socialisme français et la guerre. Du soldat citoyen à l’armée professionnelle (1871-1998), Bruxelles-Paris, Bruylant/LGDJ, 1998, pp. 91-106.
  • [7]
    « Le problème militaire français », 1er juin 1936, archives du Service historique de la Défense, 7N3697, note citée en annexe de la thèse du lieutenant-colonel Henry Dutailly, Les problèmes de l’armée de terre française (1935-1939), Paris, Imprimerie nationale, 1980.
  • [8]
    Robert Frank, Le prix du réarmement français (1935-1939), Paris, Publications de la Sorbonne, 1982.
  • [9]
    Sur la question de l’industrie aéronautique, voir Emmanuel Chadeau, L’industrie aéronautique en France (1900-1950), Paris, Fayard, 1987. Sur les développements de l’aviation dans l’Empire, voir la thèse de Jean-Baptiste Manchon, D’une aviation coloniale à une aviation impériale : l’aéronautique militaire française outre-mer de 1911 à 1939, sous la dir. de Jacques Frémeaux, Université de Paris-IV – Sorbonne, 2008.
  • [10]
    Maurice Vaïsse et Jean Doise, Diplomatie et outil militaire (1871-1969), Paris, Imprimerie nationale, 1987, p. 326.
  • [11]
    Voir P. Buffotot, « The French High Command and the Franco-Soviet Alliance (1933-1939) », The Journal of Strategic Studies, vol. 5, n°4, december 1982, pp. 546-559.
  • [12]
    Assemblée nationale, « Proposition de loi sur l’organisation générale de la défense nationale », document parlementaire n° 3652, déposé le 4 mars 1948 ; « Proposition de loi sur l’organisation des forces armées », document n° 4130, déposé le 4 mai 1948 ; « Proposition de loi sur le service militaire actif », document n° 4377, déposé le 1er juin 1948 et « Proposition de loi sur le recrutement des effectifs militaires », document n° 4378, déposé le 1er juin 1948.
  • [13]
    Document n° 4130, exposé des motifs, p. 2.
  • [14]
    Sur cette période, voir Jean Klein, « La gauche française et les problèmes de défense », Politique étrangère, n° 5, 1978, pp 505-535. Sur le fonctionnement de la commission de défense du parti socialiste : P. Buffotot, Le socialisme français et la guerre, op cit., pp. 362-370.
  • [15]
    Hugues Portelli et David Hanley (dir.), Social-démocratie et défense en Europe, Nanterre, Université Paris-X, Institut de politique internationale et européenne, 1985, p. 117.
  • [16]
    François Cailleteau, « La conscription, relique barbare ? », in Jean-Pierre H. Thomas et F. Cailleteau (dir.), Retour à l’armée de métier, Paris, Economica, 1998, pp. 51-74.
 
Mis en ligne sur Cairn.info le 11/04/2013
https://doi.org/10.3917/cj.207.0131
Tag(s) : #Militarisme. Rosa Luxemburg
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