Après les élections de 1912, où la social- démocratie a gagné plus d'un million de voix, presque triplé le nombre de ses députés, Rosa Luxemburg analyse les "risques" de cette victoire électorale dans un article connu, au titre maintenant symbolique : "Was nun?". Ci-dessous deux courts extraits sur l'impérialisme et le militarisme.
Citations
"L’évolution du grand capitalisme qui s’est développé puissamment les dernières années et maintenant à un rythme fou, le siècle impérialiste de la politique mondiale qui s’est imposé avec tambours et trompettes, ne seront pas rayés du monde par quelque tour de passe-passe parlementaire."
"Contre la phraséologie nationale que l’on nous a opposée à chaque moment lors de la campagne et derrière laquelle se cachent le marinisme, le militarisme la politique coloniale, les horreurs de la guerre et le régime personnel, nous devons mener maintenant au Reichstag une offensive générale."
... Ce serait aussi un miracle si tout était autrement. Les coups de poker et les stratégies électorales ne peuvent pas changer les faits historiques, abolir les intérêts de classe et dépasser les contradictions de classe. L’évolution du grand capitalisme qui s’est développé puissamment les dernières années et maintenant à un rythme fou, le siècle impérialiste de la politique mondiale qui s’est imposé avec tambours et trompettes, ne seront pas rayés du monde par quelque tour de passe-passe parlementaire ... .
Nous devons être offensifs au Reichstag lui-même contre notre ennemi principal l’impérialisme. La première grande confrontation de notre groupe avec l’impérialisme allemand lors de l’affaire marocaine a montré que notre tactique parlementaire contre cet ennemi n’avait pas encore l’acuité suffisante. Alors que le combat contre l’impérialisme a joué lors des élections un rôle si important et a trouve auprès des masses un assentiment si large, nous nous devons d'agir avec la plus grande profondeur et rigueur de principes contre lui au Reichstag. Contre la phraséologie nationale que l’on nous a opposée à chaque moment lors de la campagne et derrière laquelle se cachent le marinisme, le militarisme la politique coloniale, les horreurs de la guerre et le régime personnel, nous devons mener maintenant au Reichstag une offensive générale. Et la meilleure opportunité sera d’opposer aux terribles budgets des armées et de la marine un projet de loi pour la suppression des armées permanentes et pour l’introduction de la milice.